lundi 14 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 10 - Les petites lignes du contrat...




Signature de l’accord
Lucas prend l’avion pour Burbank et signe la vente dans les terres de Mickey. Iger sent en Lucas de la mélancolie, il signe sans hésiter mais il sait déjà qu’il dit « au revoir » (ou adieu ?).
“But I did detect there was a lot of emotion. He was saying goodbye.”

Lucas vend Lucasfilm pour 4 milliards de dollars (à comparer avec le rachat du studio de Candy Crush 5.9 milliards de dollars par Activision). C’est quasiment le prix que Disney à mis sur la table pour racheter Marvel.
Dans la vidéo de communication officielle de la vente Lucas explique qu’il a écrit les histoires et qu’il les confie à Kennedy :
« J'ai des traitements pour les VII, VIII et IX, ainsi que pour plusieurs autres films, et nous avons évidemment des centaines de livres, de comics et tout ce qu'on peut imaginer. J'ai donc en quelque sorte transmis cette mine d'or à Kathleen Kennedy, et j'ai toute confiance en elle pour se l'approprier et en faire de grands films. »
« J'ai dit que je la soutiendrais et que je serais là s'il faut aider, spécialement pour l'écriture du scénario, pour le compléter, vu qu'il y a beaucoup de blancs dans le traitement... »
Le président financier de Disney confirme dans sa déclaration :
"Avec l'entreprise dans son ensemble, nous achetons un traitement approfondi et détaillé des trois prochains films de la trilogie."

31 octobre 2012. L’annonce est faite le lendemain. Et ce jour c’est Halloween et Bob Iger fait le tour du quartier avec ses enfants, déguisé en Darth Vader.


Tremblement de terre dans le Geekland ! Lucasfilm et WDC annoncent la vente des entreprises de Lucas à Disney et George Lucas est annoncé « Consultant Créatif » à disposition des équipes de Lucasfilm.
Bob Iger qui devait terminer son mandat en 2015 demande à le prolonger en 2016 pour pouvoir gérer le lancement de Lucasfilm dans l’ère Disney (et pouvoir ainsi en assumer la paternité devant l’histoire du cinéma). Depuis son contrat a été prolongé jusqu’en 2018.

Abrams est à bord
Avant la prise de contrôle, Kennedy contacte JJ Abrams et lui propose la réalisation du film. Nous sommes avant janvier donc il est possible que cela soit sous le conseil ou l’accord de Lucas.
Abrams refuse dans un premier temps, il vient de ressusciter Star Trek et sais que les fans de l’une comme de l’autre licence prendraient son accord pour une trahison.
Kennedy insiste, elle se déplace dans les bureaux de Bad Robot avec les deux scénaristes : Arndt et Kasdan. En deux heures, ils arrachent un engagement d’Abrams.
Depuis, Kennedy s’est confiée et a avoué qu’elle n’était pas emballée par le traitement de Lucas… il est possible qu’elle mette dans la balance pour convaincre Abrams qu’elle fait table rase des traitements de Lucas (ce que prétend d’ailleurs Abrams, "qu’avant son arrivée en janvier 2013 les scripts sont déjà rejetés") et qu’Abrams à toute latitude pour écrire SON Star Wars ou au moins conserver ou garder ce qu’il désire des idées de Lucas.


9 Novembre 2012 Michael Arndt est annoncé à l’écriture de l’épisode 7.
Arndt (little Miss Sunshine, Toy Story 3, Hunger Games) est déjà à l’œuvre avant l’annonce de sa venue et avant la vente à Disney. Il collabore en vidéoconférences avec Kennedy et Lucas.
Depuis au moins un mois, il est secondé par deux consultants : Kinberg (Sherlock Holmes) et Kasdan (l’Empire) pour poser les grandes lignes des autres films.

21 décembre 2012 Lucasfilm passe sous contrôle
Après un passage en commission anti-trust par la commission fédérale du Commerce, le 4 décembre, l’acquisition devient effective le 21. Dés janvier 2013 Lucasfilm est définitivement sous contrôle de Disney sans aucun recours possible pour casser le contrat. Curieusement, c’est exactement à partir de ce moment que des tensions se font en interne au sujet des scripts de Lucas.



Clash sur les scénarios ? ( version d’Abrams): Abrams soutient, un mois avant la sortie du film, que c’est avant son arrivée que le scénario d’Arndt a été rejeté. Donc dans le laps de temps entre l’été (approche d’Abrams avec la présence d’Arndt) et la prise de contrôle. Il est donc possible d’envisager un scénario extrêmement brutal où une fois Disney en contrôle, Lucas a été remercié de son rôle de consultant et où toutes ses idées ont été jetées à la poubelle (c’est ainsi que Lucas l’exprimera plus tard). Les questions d’Iger demandant si Lucas comprenait bien ce qu’il signait prennent alors un nouveau sens.

vendredi 11 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 9 - Il faut que la mariée soit belle!


(résumé des épisodes précédents: Lucas va vendre son Empire à Disney,  il prépare ses sociétés pour le grand jour)

Juin 2012 Kathleen Kennedy devient vice-présidente.  Lucas contacte Iger et lui annonce qu’il est prêt.
« Il est temps pour moi de transmettre Star Wars à une nouvelle génération de cinéastes. […] J'ai pensé qu'il était important de mettre en place cette transition de mon vivant »

I have story treatments of 7, 8, and 9, and a bunch of other movies and obviously we have hundreds of books and comics and everything you could possibly imagine.  So I sort of moved that treasure trove of stories and various things to Kathy, and I have complete confidence that she’s gonna take them and make great movies.”

Lucas explique à Iger qu’il souhaite le maintien de son équipe.
“I had a group of very, very talented people that had worked for the company for many, many years and really knew how to market Star Wars, how to do the licensing and make the movies,”
“I said, ‘I think it would be wise to keep some of this intact. We need a few people to oversee the property, you know, who are just dedicated to doing that, so we’re sure we get this right.’”

Bob Iger se demande si Lucas comprend bien qu’une fois le deal fait c’est Disney qui prend le contrôle décisionnel. Alan Horn le chairman de Disney veut que les choses soient bien claires à ce sujet.
“We needed to have an understanding that if we acquire the company, despite tons of collegial conversations and collaboration, at the end of the day, we have to be the ones who sign off on whatever the plans are,”

Lucas annonce qu’il comprend, mais à la fin de chaque entretien, Kennedy lui demande si il est en paix avec sa décision, quelques fois il semblera l’être, d’autres fois il semblera regretter. Mais il exprime à chaque fois que le poids de son empire lui pèse.
“I’m sure he paused periodically to question whether he was really ready to walk away,” .

Les négociations se terminent à plus de 4 milliards de dollars… des sources internes rapportent que la proposition  initiale de Lucas était équivalente au prix de Pixar soit un peu plus de 7 milliards. 

Pourquoi Lucas accepte un tel rabais ? Il clame souvent qu’il ne court pas après l’argent car il en a plus qu’il n’en faut et qu’il réinvestissait tout dans ses entreprises pour pousser l’art encore plus loin. Ses nombreuses actions philanthropiques sont discrètes mais connues. A-t-il accepté ce rabais juste parce qu’il souhaitait non pas vendre au meilleur offrant (et il ne semble avoir mis aucun autre studio dans la négociation) mais juste parce qu’il souhaite simplement un « fair trade » pour assurer le meilleur futur à sa création ?

Les scripts de Lucas
Disney demande à voir les scripts de Lucas pour la suite. Il ne les montre pas, dit qu’il travaille dessus et qu’il faut lui faire confiance. Il est vraisemblable que rongé par le doute, il ne soit pas en capacité à écrire ou à finaliser… le processus d’écriture de la prélogie a été également une longue mise en marche, comme Walt Disney avant lui, Lucas connaît la dépression et l’entrave qu’elle constitue. Il a déjà dû la surmonter jusqu’à son Burn-out du tournage de l’épisode 4 et avant la mise en œuvre de l’épisode 1 puis certainement devant les critiques de la prélogie.

“Ultimately you have to say, ‘Look, I know what I’m doing. Buying my stories is part of what the deal is.’ I’ve worked at this for 40 years, and I’ve been pretty successful,”
“I mean, I could have said, ‘Fine, well, I’ll just sell the company to somebody else.’

Une fois que Lucas obtient des assurances sur les grandes lignes du deal, il accepte de montrer les « traitements » des histoires suivantes (story treatments = un premier jet brouillon) mais il insiste pour que seuls Iger, Horn et Kevin Mayer* puissent les lire. * vice président pour la stratégie de l’entreprise.
Iger promet que seuls eux 4 auront connaissance du contenu et un « agreement » est signé.
Après lecture Iger annonce que les traitements ont un grand potentiel.

“We thought from a storytelling perspective they had a lot of potential,”


5 septembre 2012 Micheline Chau quitte Lucasfilm de son poste de President exécutif, elle était la responsable du maintien de la marque après la prélogie et du succès de l’établissement des exploitations animées (The Clone Wars). Depuis son départ, tous les responsables des autres branches reportent directement à Kennedy. Elle part deux mois avant l’annonce du rachat et illustre la fin de la restructuration avant de se mettre sous les ordres de Disney. Tout passera par Kennedy et Kennedy rapportera directement à Iger.

(à suivre: La signature, un grand bouleversement dans la Force)

mercredi 9 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 8 - Lucas Out



Janvier 2012 Lucas se retire de la production.

Lucas annonce qu’il se retire de la production cinématographique, c’est une forme d’appel préventif pour préparer le public au calendrier des événements. Il reste chief executive de la compagnie, il n’annonce que son retrait de la prod.
Pour les fans c’est ressenti comme un au-revoir à leur univers, le « créateur » ne fera plus de star wars et les deux trilogies forment donc une œuvre complète… puisque personne ne sait encore publiquement ce qui se prépare en coulisses.
Il est vraisemblable que tous les événements des mois suivants sont une mise en place dans le sens de la prise de contrôle de Disney avant l’annonce officielle.
Lucas pense qu’il aura cependant un rôle dans le Star Wars de Disney comme Lasseter et Ed Catmull ont gardé un contrôle artistique et des postes clef chez Pixar/Disney.
Pour l’aider à rester en contrôle comme scénariste et « Creative Consultant », il lui faut à la tête de Lucasfilm une personne de confiance qui lui renverra l’ascenseur une fois Lucasfilm dans le giron de Disney. Pour lui, il est évident que Kathleen Kennedy est cette personne.
Elle est la collaboratrice et productrice de longue date de Spielberg. Il la connaît bien car ils ont produit les Indiana Jones ensemble.
Il la contacte pour un diner et lui annonce qu’il souhaite lui donner Lucasfilm et relancer la machine pour de nouveaux films.

“When Kathy came on, we started talking about starting up the whole franchise again,”
“I was pulling away, and I said, ‘Well, I’ve got to build this company up so it functions without me, and we need to do something to make it attractive.’ So I said, ‘Well, let’s just do these movies.’

Avec Kennedy, ils se mettent d’accord sur Arndt pour le script et Lucas commence à contacter les anciens acteurs pour les mettre dans le secret et savoir si ils sont partants. L’écriture du script dépendra certainement des acteurs qui seraient de retour ou non et de leurs conditions contractuelles ou physiques.
Lawrence Kasdan (l’empire contre-attaque) est contacté comme consultant pour l’écriture.
Spielberg, Tarantino, Del Toro et Snyder sont contactés et ils déclinent tous pour raison de calendriers.


Mars 2012 John Carter de Disney est un flop retentissant qui coute 200 millions de dollars sur l’exercice annuel. Un échec qui apparaît comme un signal d’alarme : Disney ne sait toujours pas faire (ou promouvoir) de science-fiction.


Eté 2012 Brenda Chapman (Rebelle/Brave) est présente à Lucasfilm, elle était certainement en train de plancher sur la réalisation du futur épisode de Star Wars, dans le même temps Brad Bird décline l’offre de diriger l’épisode 7, car il préfère terminer Tomorrowland. Donc pendant l’été 2012 il est acquis que JJ Abrams n’est pas encore dans le circuit interne de Lucasfilm et que Brenda Chapman est la candidate certainement choisie par Kennedy qui annonce régulièrement le manque de femmes réalisatrices de grosses productions.


mardi 8 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 7 - Disney et Lucas


Septembre 2005 départ d’Eisner de Disney. 

Eisner est le directeur qui mettait en danger la renégociation du contrat avec Pixar à une époque critique… en 2005 tout ce que fait Pixar est un carton, tout ce que fait Disney floppe. Les relations avec Eisner s’enveniment et son remplacement par Bob Iger ouvrait une voie de sortie dans le conflit.

2006 Disney rachète Pixar 7,4 milliards de dollars.  

Ce contrat est historique et place d’emblée Bob Iger comme le gars qui a sauvé Disney en rachetant une autre compagnie… Il va creuser ce sillon dans toute sa carrière en rachetant tour à tour Marvel puis Lucasfilm.
Lucas qui continue à observer le chemin de Pixar (il s’y réfère toujours comme « mon ancienne compagnie ») voit comment Disney à pris soin de ne rien casser au sein de l’équipe créative et ses modes de fonctionnements parfois étranges.


Mai 2008 Lucas annonce qu’il n’y aura pas de nouvelle trilogie.

Pour lui c’est réglé, il n’a pas de studios, plus l’envie de s’embarquer dans 10 ans de marathon. Star Wars se limitera à l’histoire de Vador, comment il est devenu ce qu’il est, comment il est mort, il n’y a rien d’autre ensuite.

« J'ai laissé des instructions explicites pour qu'il n'y ait plus de films. Il n'y aura absolument jamais d'Episodes VII à IX. Car il n'y a pas d'histoire. Je n'ai jamais imaginé quoi que ce soit. Et maintenant, il y a des romans sur les évènements après l'Episode VI, qui n'ont rien à voir avec ce que j'aurais fait. L'histoire de Star Wars est vraiment la tragédie de Dark Vador. L'histoire, c'est ça. Une fois que Vador meurt, il ne ressuscite pas, l'Empereur n'est pas cloné et Luke ne se marie pas. »


Fin 2009 Bob Iger rachète Marvel pour 4 milliards.

Il était devenu impératif et critique pour Disney de reconquérir le public des jeunes garçons… à trop creuser le sillon des Princesses et des contes et à force de se planter en essayant désespérément autre chose (Dinosaur, La planète au Trésor, Atlantide) il fallait se résoudre à aller chercher ailleurs ce que Disney avait perdu. Lors d’une enquête auprès des jeunes garçons sur leurs personnages préférés, un nom vient systématiquement en 1ere  position: Spiderman… la décision de Bob Iger n’est pas difficile à prendre, Marvel ne coûte pas tant que ça pour la souris géante. Par contre, la plupart des licences phares sont déjà vendues ailleurs comme Spiderman chez Sony ou X-Men chez la Fox… Dans un premier temps ils ne disposent que de la franchise des Avengers en attendant de récupérer éventuellement les droits des autres univers.



Mai 2011 inauguration du « Star Tour l’aventure continue » de Disneyworld en Floride.
L’inauguration est l’occasion d’une rencontre et d’une discussion à bâtons rompus entre Bob Iger et Lucas autour d’une omelette dans un restaurant du parc, vidé pour l’occasion.
C’est Iger qui fait la demande et Lucas annonce son souhait de se retirer et de vendre Star Wars et Indiana Jones. Il précise, le moment venu il souhaitera en parler à Iger.
Iger sait qu’il ne souhaite pas être président après 2015, qui est sur la fin de son mandat et il ne veut pas commettre l’erreur de son prédécesseur qui a fait le mandat de trop (pendant lequel il a failli compromettre tout Disney en se brouillant avec Pixar). Iger souhaite un départ sur la meilleure impression possible et Lucas vient de lui proposer la meilleure stratégie de sortie pour rentrer définitivement dans l’histoire de Disney comme « le consolidateur ». C’est très certainement pourquoi tout va se précipiter à partir de cet instant… Iger sait qu’il va pouvoir s’offrir Lucasfilm et il souhaite que le 1er Star Wars de Disney se fasse pendant son mandat. (Un an plus tard Lucas avait remis sa compagnie en ordre pour que la « mariée soit belle »)

Dans le plus grand secret, Lucas commence l’écriture de la nouvelle trilogie






lundi 7 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 6 - Un grand bouleversement dans la Force


2012 - Des raisons personnelles poussent Lucas vers une sortie.

En 2012 Lucas à 68 ans se prépare peu à peu à la vente. Il sait qu’une nouvelle trilogie va lui demander 10 ans de sa vie, et il ne se voit pas terminer une autre trilogie qui le coupera une fois de plus de ses proches.
Il souhaite une nouvelle vie de famille : une nouvelle épouse avec laquelle ils partagent le projet d’un enfant par GPA, 

« Je réalisais que je pouvais tenir deux ans de plus et peut-être faire un autre milliard de dollars. Mais à ce moment, quand j'avais soixante-huit ans, je me suis dit que le temps était plus important pour moi que l'argent ».

Jusque là, le plan secret de Lucas (mais il n’en parle à personne) est de mettre sur pied une autre trilogie, de laisser un grand d’Hollywood le réaliser pour lui. ET, fort de ce succès et de la revalorisation de son empire, le revendre à une Major.
Il commence à envisager l’extension du ranch Skywalker pour abriter sur place les studios qui n’existent pas dans la région de San Francisco et lui éviter de tourner, à nouveau, à l’autre bout du monde en Angleterre ou en Australie. Son projet d’extension est finalement refusé par un dépôt de plainte du voisinage de la Lucas Valley Road.  Il envisage un nouveau site mais sur lequel il sera impossible d’implanter les immenses plateaux de tournage dont il a besoin.

Capitale historique de l'Empire: Le Skywalker Ranch


8 juillet 2005, le Presidio - Lucas se prépare au changement.

Il traverse le Golden Gate et délaisse les sites du Ranch Skywalker pour San Francisco.
Lucas reste symboliquement attaché à « l’autre côté de la baie ». D’où le choix du site au pied du pont, face à la région natale de son Empire. Il restructure toute sa compagnie pour le nouveau site du Letterman Center dans l’ancienne base militaire du Presidio de San Francisco.

Le Letterman Center, nouvelle base opérative de Lucasfilm.


Lucas se montre frustré par la haine et l’incompréhension qu’il génère.

Il prend des coups et des critiques sans retenue comme le film à charge  « The people vs Lucas ».

« Vous faites un film, et tout ce que vous avez en retour, ce sont des critiques. Les gens essaient de prendre des décisions sur ce que vous allez faire avant même que vous ne le fassiez »
« Vous savez, ce n'est pas très amusant. Et vous ne pouvez pas expérimenter, vous ne pouvez rien faire. Il faut que vous fassiez les choses d'une certaine manière. Je n'aime pas ça, je n'ai jamais aimé ça ».
« Tout allait bien avant Internet. Mais maintenant, tout est devenu vicieux et très personnel. Je me suis dit : A quoi bon s’infliger cela ? »

Ces événements poussent Lucas à exprimer de plus en plus son dégoût.
Par vengeance, il s’amusera à implanter des HLM pour les plus modestes sur les terrains prévus initialement pour l’extension, ce qui ne manquera pas de provoquer une colère encore plus grande des mêmes voisins qui ne voulaient pas d’un studio de cinéma.

En 2012 il déménagera Lucasfilm dans le Presidio pour y rejoindre les autres départements déjà installés depuis 2005.


samedi 5 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 5 - Indiana Jones 4?? Mais il n'y à eu que trois films? non?




Indiana Jones 4 la prémonition de l’échec

L’autre œuf d’or de Lucasfilm, Indiana Jones connaît enfin une suite avec ce 4e opus. Lucas insiste pour y inclure des extraterrestres, tout son entourage lui soutient que c’est une mauvaise idée.
La résistance contre ce script va d’ailleurs durer de nombreuses années, puisque j’ai eu une version d’Indiana Jones « et le mystère des soucoupes volantes » en 1997/98 et qu’à force d’insister tout le monde à fini par céder. Le plus réticent à cette histoire d’extra-terrestres étant Spielberg lui-même, qui pensait définitivement qu’il ne fallait pas mélanger Indy avec son autre thème favori : les ETs plus ou moins envahissants (E.T, rencontres du 3e Type, La guerre des mondes).



Lucas n’écoute personne et à force, les autres protagonistes finissent par accepter un script qu’ils savent mauvais (voir les bonus du film). Lucas est persuadé qu’il a raison contre tous (c’est ancré au plus profond de lui et dans sa nature : il avait eu raison contre tous pour le 1er Star wars).
Toute la communication de Lucasfilm est pourtant alléchante : ce film sera tourné à l’ancienne, dans des vrais décors avec toute l’équipe originale… (Ca ne vous rappelle rien ? C’est exactement tout le plan de com’ de Lucasfilm pour « Force Awakens » et la future trilogie)
Au final, cet Indy est complètement à côté de la plaque et le rejet des fans sera violent et sonnera comme un avertissement :
S’il devait y avoir un prochain Star Wars et s’il était mauvais ? Les fans se concentreront sur ce qu’ils ont aimé avant et bouderont définitivement toute nouvelle exploitation. Pour beaucoup de fans d’Indy il existe maintenant une blague récurrente à propos du 4e film qui est d’annoncer : « Quel 4e film ? Il n’y à eu que trois films ? »


Petit indice sur ce qui va suivre : Kattie Kennedy (qui ne dirige pas encore Lucasfilm) est productrice de ce film… Sur Indy 4, elle va faire comme tout le monde et ne pas contredire Lucas, puis elle va se prendre de plein fouet le retour des fans. Lucas dit qu’il s’en fout (mais montre dans ses déclarations qu’il en est affecté). Kennedy doit commencer à penser qu’il n’est pas infaillible, peut-être même… vieux.

Red Tails

Les projets cinémas de Lucas avec son producteur Rick McCallum patinent et montrent bien leur incapacité à produire des films en dehors de Star Wars (Red Tails en est le dernier exemple, mal joué, mal écrit, mal monté. il fait, assez logiquement, un flop). Lucas accuse (en partie à raison) Hollywood et une partie du public pour l’échec de Red Tails… en pensant que le racisme est l’unique cause du rejet des distributeurs, puis du public (oui l’intégralité du casting est composée d’acteurs noirs, c’est d’ailleurs tout l’intérêt du sujet de Red Tails). A cette époque Lucas fréquente déjà en secret sa future femme Mellody Hobson qui est noire et gère le plus grand fond d’investissement des noirs américains. Il prend donc l’affaire personnellement en se réfugiant derrière cette explication.

Red Tails n’est d’ailleurs jamais sorti en France. Mais en dehors de la thématique il faut se résoudre à une évidence : le film est mauvais, seuls les effets spéciaux sont dignes du nom de Lucasfilm.

jeudi 3 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 4



La prélogie

Pour ancrer son univers dans un passé « logique », Lucas va chercher dans de nouveaux territoires d’influences et de références. Après avoir puisé dans l’imaginaire collectif de la chevalerie, du récit de samouraï, du conte de fée, du western et du film d’aviation : Il va se référer à son propre passé et ses propres influences de jeunesse : sa passion d’adolescence pour les films de genre (SF typée Flash Gordon, les vaisseaux chromés), pour les courses de voitures clandestines et pour les grandes productions hollywoodiennes : le péplum cité dans les courses de chars et la séquence de l’arène, mais aussi une fois de plus le Western avec le retour sur Tatooine et le sauvetage manqué de Shmi Skywalker, prisonnière des « indiens ».

Lucas et les courses de modules
Entre 16 et 18 ans,  Lucas s'est passionné de courses auto, les courses clandestines de roadsters, mais un accident grave le cloue au lit et il gardera cette passion comme spectateur. Son père lui cherche un nouveau hobby moins dangereux et lui offre du matériel de cinéma amateur. 



Anakin = Lucas
Une fois de plus, Lucas se raconte : la trilogie racontait son combat de rebelle contre Hollywood, contre la famille du cinéma (la figure du père), la prélogie revient sur ce qu’il est devenu (il est devenu l’empire après avoir été le rebelle et regarde avec nostalgie ce chemin parcouru)
Ce regard rétrospectif le pousse à faire deux choix, comme il va raconter ses rêves d’enfants, ce sera un film pour enfant. Comme il a voulu faire carrière dans l’animation avant de faire du cinéma, il va traiter ce film comme un immense Mary Poppins, avec des décors déconnectés des acteurs et des personnages de dessins animés omniprésents (les extra terrestres, les clones et les droïdes sont tous des personnages issus des techniques de films d’animation)

A la suite de la prélogie, de mauvaises décisions, commencent à être prises à tous les niveaux des entreprises de Lucas. Jusqu’à la crise du Seigneur des anneaux…
Depuis 1979 il était impossible de monter une super production sans faire appel à ILM. Hors Peter Jackson, monte, à partir de rien, à l’autre bout de la planète, une équipe de débutants recrutée autour d’un vétéran d’ILM. Cette équipe va montrer qu’il est possible de faire mieux que la maison de Lucas qui ronronnait sur son monopole.
La remontée de bretelles au Skywalker Ranch après le visionnage de la séquence d’ouverture du Seigneur des Anneaux va être sévère. Lucas est furieux, des néo-zélandais venus de nulle part réalisent la scène la plus épique du cinéma ridiculisant les batailles de clones et de droïdes en préparation pour l’épisode 2.

D’autres décisions embourbent l’Empire de Lucas comme le montre la valse des directeurs de Lucasarts et leurs décisions commerciales : Tourner la production de Lucasarts vers l’exploitation de Star Wars uniquement. Ce mouvement tue toute la créativité du studio, c’est la fin des licences géniales et originales comme Day of the Tentacle, Monkey Island, Sam& Max, Full Throttle.


Que l'on aime la prélogie ou pas... le pire restait (hélas) à venir... 

(à suivre)

mercredi 2 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 3



La rupture avec les fans

En 1997, Lucas décide de ressortir ses trois films en salle pour financer la production des suivants (il ne l’avoue jamais, mais c’est exactement comme ceci que Lucasfilm procéde : chaque production ou réédition finance la prochaine, à titre d’exemple Young Indiana Jones financé par les chaines TV va payer toute la préproduction technique d’Episode 1)
Les fans sont assez fidèles, ils rachètent docilement, jusque là, chaque nouvelle réédition…
En VHS …
Puis le coffret …
Puis la version remasterisée avec soi disant une pellicule nettoyée et un son certifié THX (une immense blague que de certifier THX le son d’une cassette) …
Et sans broncher, les fans suivent.
Il n’y a pas encore pléthore de produits dérivés et contribuer tous les 5 ans a un impôt Lucasfilm semble un bon deal pour prolonger la magie de la saga.
Ce que Lucas avait à gagner en retouchant massivement les éditions spéciales : une nouvelle génération de fans.
Ce qu’il avait à perdre : une partie de l’ancienne génération qui idolâtre les films tels qu’ils sont… pour justement ce qu’ils sont avec leurs qualités et leurs défauts !
Le choix est fait : il accepte d’être en rupture en modifiant l’objet de culte… comme dans toute histoire de religion, cette réforme va provoquer un schisme et le débat est toujours vif suite à ce premier déchirement…
Le cri de ralliement de la 1ere génération de fans deviendra le célébrissime « Han Shot First ».
Ne sous-estimons pas les bonnes intentions artistiques de départ : Lucas n’était pas satisfait de certaines scènes et il les à retouchées.. ce sont ses films, sa vision, ses choix. Il en avait tout à fait le droit.
…et pour ma part, objectivement, je possède les versions originales et je dois reconnaître que certaines des séquences méritaient un petit lifting tellement elles « vieillissent mal » une fois restaurées en HD (principalement l’attaque de l’étoile noire)… oui je sais, officiellement il n’y à pas de version HD des films originaux… officiellement… N’oubliez pas que des laserdiscs et la version « despécialisée » existent.
Lucas gagne tellement plus qu’il ne perd dans cette action de révisionnisme cinématographique qu’il va prendre l’habitude de remodifier/retoucher/améliorer son œuvre à chaque ressortie des films :
Edition spéciale VHS
Edition spéciale DVD avec de nouveaux changements
Edition Dvd de la prélogie avec des plans en plus
Edition définitive de l’intégrale avec toujours des changements supplémentaires et une retouche sur le polémique Han Shot First, mais qui ne résoud toujours pas le problème initial : Han ne tire toujours pas le premier !
La nouvelle trilogie va diviser encore plus. Mais elle apporte à son tour une 3e génération de fans, très rapprochée de la seconde (celle des éditions spéciales).
Un public jeune qui va découvrir un héros du même âge (Anakin jeune puis ado contrarié) et qui aimera sincèrement ces films.
Quand la prélogie est sur le point de sortir, Lucasfilm a généré au sein de ses fans une minorité de Lucas-bashers… Mais la rupture est désormais consommée et nette entre les fans qui se distingueront entre Lucasolâtres, Lucas-bashers, trilogistes ou prélogistes.

La sortie d’épisode  1 coïncide avec l’apparition massive d’internet dans les foyers.

Avec les premiers forums, les fans se jaugent, débattent échangent et mettent en place une confrérie mondiale… à cette époque, être Geek est loin d’être normé et valorisant.  Les clubs de costumes font également sécession entre les « gentils » et les « méchants », les « accurate » et les autres.
Plusieurs chapelles pour un même culte de la Force, la guerre de religion peut commencer… Quand Jar-Jar déboule sur les écrans ils vont se lâcher un grand coup et avoir un écho retentissant, Lucas et Lucasfilm ont engendré un monstre qui pourrait être suffisamment puissant pour les détruire.

Comme un dompteur, maintenant, ils savent qu’ils vivent de ce monstre mais qu’il pourrait leur échapper. 


mardi 1 décembre 2015

En attendant le Réveil de la Force - Episode 2


Aux origines du mythe : La trilogie originale


La trilogie est un miracle, car tout était en place pour que le premier film soit un échec.
Les acteurs n’y croient pas, les techniciens n’y croient pas… les seuls fidèles sont les nouvelles recrues d’ILM qui sortent tout juste de l’école et qui réalisent les effets spéciaux, confirmant l’adage :
« Nous ne savions pas que c’était impossible, alors nous l’avons fait »
Les execs de la Fox demandent plusieurs fois l’arrêt de ce gâchis, le producteur Gary Kurtz ne comprend rien au film, mais il perçoit que Lucas est un visionnaire, il sauve plusieurs fois le film lors des réunions exécutives de la Fox.
Cette adversité VA FORGER UN PERSONNAGE : LUCAS… CELUI QUI A EU RAISON CONTRE TOUS
Et malheureusement à partir de la sortie du film et de son succès…  plus personne dans son entourage ou à Hollywood n’osera le contredire. Ni pour la prélogie, ni quand il annonce que jar-Jar va être le personnage préféré des fans, ni pour le script navrant d’Indiana Jones 4 etc... Mais dans les années 80, lorsqu’il boucle sa trilogie originale, il a effectivement raison contre tous. Tous ceux qui essayent ensuite de le copier se plantent… James Bond dans Moonraker, ou Disney avec le Trou Noir.
Puis il crée Indiana Jones et établi durablement son statut de génie visionnaire.
Mais cette première période de la trilogie originale coûtera à Lucas des soucis de santé, un burn-out pendant le 1er tournage, une haine des acteurs, un refus dès le 2e film de réaliser pour ne rester au contact que des fidèles techniciens.

Conflits avec Harrison Ford

Tout ne se passe pas forcément idéalement avec Ford sur le tournage, il enverra promener Lucas quelques fois.
« George, ce n’est pas parce que c’est possible d’écrire toutes ces conneries, que c’est possible de les dire ! »
Ford n’aime pas Star Wars, mais il s’avère un atout majeur de la trilogie de par son rôle de cynique et par son interprétation qui prouve qu’il est un des seuls acteurs avec un avenir dans le casting du « big 3 » (Hammil/Fischer/Ford).
Ford pense qu’il aurait du avoir une mort héroïque à l’issue de l’Episode 4 car il ne sert plus à rien… Il fait la même demande pour le 5. Négociant ses films à l’unité, Lucasfilm n’est pas certain qu’il sera présent dans le Jedi, on imagine une fin « mise au placard » au cas où il ne revienne pas : la scène de la congélation. En parallèle, Ford est devenu la coqueluche d’Hollywood et négocie âprement et rondement son contrat sur Indiana Jones.
Une fois Ford « sécurisé » sur l’ultime film, le script doit passer ¼ du film pour expliquer comment il revient dans la saga… nous verrons que ce ne sera pas la dernière fois que Ford va avoir un impact non négligeable sur Star Wars… Une fois de plus, il demande une fin héroïque pour son personnage, une fois de plus Lucas lui refuse.

Un divorce qui coûte cher

A l’issue de la trilogie, Lucas divorcera.  Pour payer ce divorce il devra revendre une de ses compagnies… ne pouvant pas vendre Lucasfilm qui détient Star Wars, ni ILM qui va être son centre d’intérêt pour les 30 ans à venir, il se résout à vendre à Steve Jobs sa division expérimentale de dessins animés : le Graphic Group qui est rebaptisé Pixar…
Les années passant, Lucas a réalisé que ce divorce et l’énergie perdue dans la 1ere trilogie lui ont couté le fait de devenir le nouveau Disney qui aurait enterré Disney.

Lucas entre deux trilogies

Lucas n’est plus qu’un « technicien » depuis qu’il a bouclé la trilogie originale. Il contribue à mettre au point les techniques nouvelles du cinéma, pendant 30 ans aucun blockbuster ne pourra se passer des équipes d’ILM. Une fois que sa technique est suffisante pour animer les dinosaures de Jurassic Park, il entreprend de retoucher ses films. Il conquiert ainsi une nouvelle génération avec ses « éditions spéciales de Star Wars ». Mais les fans de la première heure grincent des dents. On dénature un film qui faisait partie d’eux-mêmes, qu’ils se sont appropriés… Lucas découvre que l’admiration peut se transformer en haine.

Mais il reste campé sur ses positions, après tout, il est le visionnaire qui a toujours eu raison contre tous : Il profite des rentrées d’argent des différentes sorties VHS, Ciné et Dvd pour autofinancer intégralement la nouvelle trilogie.

(à suivre demain)

lundi 30 novembre 2015

En attendant le Reveil de la Force - Episode 1


Cet article est le premier d'une petite série sur les coulisses de l'écriture de Star Wars 7. 
Rendez-vous demain pour la suite.

EPISODE 1 - 30 octobre 2015 Lucas demande des nouvelles de son script


Alors qu’il donne une interview à Vanity Fair, Abrams doit répondre à des questions de personnalités par vidéo. 
Lucas apparaît sur une vidéo et demande ce que sont devenus les petits-enfants de Darth Vader… 
Abrams est décontenancé et répond par une pirouette en disant que George le sait bien puisque « tout cela vient de lui » puis il passe rapidement à une autre question.

Pourquoi Lucas demande des nouvelles de son script ?

Mais de quoi parle Abrams en disant que tout vient de Lucas ?

Toujours est-il qu’après cet événement anodin, chez Disney on semble embarrassé par Lucas et une nouvelle communication de crise apparaît. 
Quelques jours plus tard, Abrams annonce qu’il n’est pas responsable du retrait de Lucas et qu’il est arrivé sur le projet ensuite..

“Before I showed up, it was already something that Disney had decided they wanted to go a different way with. But the spirit of what he wrote, both in those pages and prior, is everything that this movie is built upon.”

Puisqu’Abrams nous invite à consulter la chronologie des faits, regardons si les dates concordent…Abrams est-il réellement arrivé après ?Et puisque vraisemblablement il y a eu un clash entre Disney et George Lucas, qui en est responsable ?

Ce que j’ai découvert lors de ma petite enquête montre que Abrams et Lucas disent la vérité : Lucas a été viré par Disney, ses scripts jetés à la poubelle et le clash est arrivé entre la période où Abrams a été annoncé et le moment où il a effectivement pris ses fonctions.

Mais le film approchant et les langues se déliant, il apparaît qu’il n’y a pas eu qu’un clash et que le scénario de Force Awakens a été l’objet de nombreux drames et conflits.

Ce scénario sera le point fort ou le maillon faible d’un film qui ne laissera personne indifférent, il sera adoré au-delà des limites comme le script de l’Empire contre attaque ou alors...

... il sera détesté à tout jamais comme Jar-Jar Binks!

Un mauvais script pourrait être la cause d’une vague de rejet des fans. 

Disney le sait. 
 Disney le redoute.

Et pourtant, en prenant toutes les précautions pour avoir la meilleure histoire possible, la Maison de la Souris a finalement mis en danger la totalité de l’avenir de la licence.

Car l’enjeu d’un Star Wars, c’est d’avoir une histoire suffisamment simple et universelle pour que l’humanité, sans frontière d’âge ou de culture s’y retrouve. 

C’est normalement là, tout le talent de Lucas mais également celui de Disney.

Alors qu’est -ce qui s’est mal passé ?Que s’est-il réellement passé ?


samedi 12 septembre 2015

Interview San Diego Comic Con 2015

(retranscription de l'interview donnée a Comixologist lors de la ComicCon à San Diego)
Vous pouvez l'écouter en podcast ici: 

Kara Szamborski: Welcome back to The comiXologist Podcast, here not live from San Diego. I’m Kzam, and I’m here with Slim…

Matt Kolowski: Thank you.

Kara: …and we’re talking with publisher Guy Delcourt and art creator extraordinaire Jean-Luc Sala. Welcome.

Guy Delcourt: Thank you.

Jean-Luc Sala: Thank you.

Kara: I just want to take a minute here. Sometimes on our podcast, I try to tell our English-speaking listeners a little bit about the French comic market and the French comics culture. What do you think, Guy, as a producer and Jon-Luc as a creator are some of the main differences between how the French people enjoy comics and how Americans enjoy comics?

Guy: In France, I would say comics are more embedded in the general publishing domain. We have a lot of bookshops in France, a lot. Even general bookshops carry comics. Supermarkets carry comics. Train station bookstores have comics, too. It’s much more widely spread in France. Although it’s a much smaller country, the comics industry is relatively bigger in France. It accounts to 12 percent of the total book sales, which is quite something.
They also see, in terms of themes, genres, and stuff, really, comics in France can be about anything. You have non-fiction comics, educational comics, a lot of comics for female readership, which has been growing for the last 20 years.

Jean-Luc: History.

Guy: History, comics based on songs. I did a book based on Bob Dylan’s songs once in comics. That was a great experience. I would say the main difference is that it’s less specialized, I would say.

Jean-Luc: I don’t know if I do have another point of view. Yes, it’s true. I can walk 10 minutes in my town and find, perhaps, three bookstores. In every bookstore, there are comics. Now, because I’m blessed, I do even have a US comic shop in my town, so I don’t buy more comiXology books. I do buy some. Two years ago, when this bookstore wasn’t there in my city, I was a huge comiXology reader. I’m still, but less. I love printed books, too, even if my space in my house is going to be…

Kara: Not enough?

Jean-Luc: Yeah, it’s out.

Kara: That’s OK. We love digital, we love print as long as people are finding the stories that they love to read.

Jean-Luc: No, that’s it. It’s not a war between digital and physical books. You love reading. We love reading in the train with all your collection, whenever you want, on holidays, on the plane. That’s just great. I do have, I think, 700 comics in my tablet right now.

Kara: Oh, wow.

Jean-Luc: Yeah, it’s just great.

Kara: You’re prepared for the flight back to France in a few days.

Jean-Luc: Yeah, yeah, I think I will sleep.

Kara: Jean-Luc, you have two of those adventure stories in the lineup currently?

Jon-Luc: Yeah. I do have this chance to have “Spin Angels,” which was previously published by Marvel a few years ago, and “Iron Squad,” which is brand new. I think the public, the American readers, should be interested in those kind of stories.

Matt: Absolutely. I do prefer my books with giant robots fighting Nazis.

Kara: That’s “Iron Squad” right there.

Matt: It is. That’s what I seek out on a regular basis. That was one of the first ones that I ever read.

Jon-Luc: If I want you to say this in one phrase it’s, I’ve done collision between “Pacific Rim” and “Inglorious Basterds.”

Matt: That’s an amazing pitch.

Kara: That’s a great pitch. Yeah, because it’s an alternate history of World War Two, where the Nazis have these giant mechs, just tearing up Europe, and the Russians are our last hope for survival, DUN DUN DUNNN.

Jean-Luc: In the first two issues, it’s the Russians. After, and I think it’s funny, it’s going to be the invasion, Japanese invasion, on the American ground here in San Diego.

Kara: Wow.

Matt: Wow.

Kara: How appropriate.

Matt: That is very appropriate.

Kara: Man, everyone should be reading this book. What is this?

Jean-Luc: Yeah-yeah.

Kara: “Spin Angels” is quite different. Tell us a little bit about that.

Jean-Luc: It’s more than a story. I can try a pitch. It’s like “Da Vinci Code.” It’s an esoteric thriller, but with jokes, and with action. It’s more like James Bond meets Da Vinci Code.

Guy: It’s Black Ops in the Vatican.

Jean-Luc: Black Ops in the Vatican, yeah.

Guy: Lots of priests with guns. Who doesn’t love that?

Kara: Priests with guns calling in the mafia. The Pope calling in his mafia BFF.

Jean-Luc: By the way, guns and babes. We are talking about religion, but it’s an excuse to…

Kara: To get a little violent.

Jean-Luc: Yeah, absolutely.

Guy: That’s what I meant when I said that American public may like those kind of books, because it’s all global culture right now. It’s a worldwide culture. We would like to mix elements, robots, and priests, and whatever, from movies, from TVs, from novels, from history. I think the French are like the Americans in that way that we love to use all these elements.

Kara: You guys love robots, too.

Jean-Luc: It’s a global market. We are reading the same books. We are looking at the same things. We are just enjoying the same movies. I don’t think what I write or what Guy is doing is…We don’t think French first, we just think about entertainment, as we are entertained by Marvel movies, by blockbusters, by whatever. You enjoy that, too. We can do some very French-y and very specific stories, but we can do whatever.

Guy: We try.

Matt: It’s funny, because you mentioned the movies. The first wave of books is very much like going to the movies and picking a film that you want to see. There’s a variety there. I talked about the book that I loved, Un océan d'amour, and that one was an emotional book.

That’s what I want to see when I go to a movie, so I can pick that. With this launch, you can pick an action book, or an emotional book, or…

Jean-Luc: Yeah, that’s it.

Matt: I think it’s the ideal launch for someone.

Jean-Luc: Very personal stories, or popcorn movies. Same thing in cinema in France, we enjoy both. In comics, it’s the same thing.

Kara: Are you guys fans of American comics, as well as French comics?

Jean-Luc: Definitely.

Jean-Luc: Being here is just amazing for me, because it’s Christmas.

Kara: This is your first time in San Diego, right?

Jean-Luc: First time in San Diego, yeah.

Kara: What have you done so far? What you have done at the convention? Just…

Jon-Luc: Almost nothing! Just working, and looking around, and just be amazed. I haven’t done anything yet. No, just walking with my eyes wide open.

Kara: Seeing all the cosplay and everything?

Jean-Luc: Yeah, I took some pictures of me with some Slave Leia.

Kara: American conventions are very different from French conventions.

Guy: They are different. Of course, in terms of size, this is unparalleled. Angoulême is very big, too, because the city isn’t that big and the convention is bigger than the city. It’s funny, because you have really comics people overwhelming the city in a way. French conventions are commercial and cultural.

You have a lot of exhibitions. You have people drawing in public, doing some performances. What they don’t have are panels as much. I love the fact in San Diego you have panels.

Jean-Luc: No, we try, we try.

Guy: People wanted to actually listen to creators and not just see them doing sketches, or whatever. That’s a big plus. I think we should go to that direction in France.

Jean-Luc: We do, we do. I’m part of the organizers of a convention in my city in Bordeaux…

Kara: Oh, cool.

Jon-Luc: …called the Bordeaux Geek Festival.

Jon-Luc: We had our first year a few months ago. We did some panels. Panels about “Star Wars,” modern movies, or things like that. We do also some kind of drawing competitions live with…

Guy: Drawing contests, yes.

Jean-Luc: Contests, with animations. But it’s really small. It’s really, really small.

Kara: Well, you have to start somewhere.

Matt: You talked about taking panels to France, but I wish we would take that city-wide convention idea here. I would love to just walk through some kind of beautiful city in the United States and it would just be all convention outdoors.

Jean-Luc: I walked on the streets of San Diego yesterday, and it was quite similar. There was comics or movies, or…There was Shardnado stuff…

Kara: The Sharknado dancers, yeah.

Jean-Luc: …on the street. Yeah, on the street there, there is this mood of…It’s just a celebration of the entertainment industry. Yeah, you can feel it.

Guy: The difference is that in France it’s still purely comics conventions. Here’s in San Diego, of course, it’s a media convention.

Kara: Guy, you’ve been here a few times to San Diego.

Guy: Yeah, quite a few times since 1981, when the conventions was, in my eye…my eye is very big, but retrospectively, quite small. I’ve been there almost 15 times, and so I saw it grow, yeah.

Matt: What was the convention like in 1981? What was the size then?

Guy: It was at El Cortez Hotel…

Matt: Wow.

Guy: …in the hotel lobby. Not lobby, but bar room, or whatever. But it was nice, but it was very easy to meet artists, writers, and people like that, creative people. I remember John Byrne. You could just go and talk to those guys. It was very pleasant, in fact more like a family. Of course, now it’s different.

Matt: You said to everybody there, you said, “In 30 years, we’re going to have English digital comic books on comiXology,” and nobody listened. [Editor’s note: this joke killed.]

Guy: Of course, even five years ago, I think, I wouldn’t have imagined that we would have digital comics from France translated in English. It’s great. It’s an absolutely stunning opportunity.

Jean-Luc: For me, it was five months ago.

Matt: I think once…I was a heavy print comic buyer until the iPhone came out and I was using comiXology before I started working here. Then once I found the iPad, I was like, “Well that’s it.” The tablets have gotten cheaper and cheaper. It’s really exciting to see people come by our booth and see the comics they love in this gorgeous colored spectrum that they can’t even really replicate in print a lot of the times.

Guy: No, it’s wonderful. It’s gorgeous, absolutely.

Matt: I’ve been talking with Kara about bandes dessinées and the format it…It’s fascinating to me growing up in the United States, reading single issues every month, and then growing up to hear how it’s vastly different in France where you get this gorgeous collection. Once every few months, you can get it.

I really love that format, because it’s sort of similar in the States with the trade paperback. They’ll collect them every so often, but I almost wish that we would adopt that, and some publisher take a chance, and just don’t publish anything for a few months for a series, and then only release in trades. Because in my head I feel like that’s a much more enjoyable format where you get the completed work as one object, and then you can talk about it afterward.

Jean-Luc: It’s a pacing in the story. When it’s a series of books…That’s what we did. A European comic size is 46 pages. It’s twice the US comics page. I will do that now when I write. I will pay attention to page 23, to have a cliffhanger or something, because I will think to you guys, and I know the issue will be page 23 in the middle of the book, so I will try to write something there. For “Spin Angels,” for example, we do have seven books. It took more than 10 years to achieve those 7 books.

You guys are going to have 23 pages every month, so it’s just great because you won’t have to wait. I think it’s a good thing to have all the books from the Delcourt collection with years of books.

Guy: A backlog, yes.

Jean-Luc: You won’t have to wait. You won’t have to wait one year to get a new book, so that’s just great.

Matt: I know, because we’re selfish. We can get everything at once.

Guy: We have over 6,000 books in our catalog. We’ll get all of those in, what? A few months? No, just kidding.

Matt: Everyone in New York just had a heart attack.

Jean-Luc: Yes, be ready.

Kara: Guy, you mentioned that most of the books that are being translated into English, they’re maybe not the superhero comics that most Americans are familiar with. There’s a variety of genres.

Guy: Yes.

Kara: Is that most of the catalog that we can expect coming to the American shores?

Guy: Yes, because we don’t do that much superheroes in France. It’s popular, but Batman, and Superman are popular, and Spider-Man.

Jean-Luc: Spider-Man!

Guy: They took over the market, and I think it’s hard to create superheroes in France. It has never really succeed. But when you have a great fantastic story, science fiction stories, so in other words, really, I think a personal point of view, because of the way French writers, their work is a lot different, but still with familiar genres, and with great detailed artwork. I think on the tablet, it will look absolutely stunning.

Matt: Yeah.

Kara: Yeah, I bet, those high-def tablets.

Matt: Oh, boy.

Kara: Looking panel by panel and Guided View, all the detailed art, yeah.

Matt: Why even go outside now? I can just sit at home and read these gorgeous comic books.

Jean-Luc: This morning, I just had a look at “Iron Squad” on my tablet. For me, I rediscovered the images, because it’s just image per image, and not the whole page.

Guy: Yeah, Guided View!
Jean-Luc: You guys are lucky to have the Guided View, because it is the only way to do digital things, it’s so boring to read some kind of PDF page.

Guy: To have to enlarge pictures, yes.

Jean-Luc: Yeah, it’s just not interesting, and it’s so frustrating. The Guided View is just natural view, the eye on the page, panel per panel. That’s just great. Yeah, rediscovering my images, just once by once, it was just great.

Kara: We think it’s pretty cool, too.

Jean: Luc: Yeah.

Guy: Oh, it is.

Matt: Actually it’s funny, because we as comic readers assume that people know how to read a comic book correctly, and where to read.

Jean-Luc: That’s true, yeah.

Matt: But it’s not actually the case. We’ll hear people say that “Guided View actually helped me figure out how to read a comic book correctly.”

Jean-Luc: My parents are not able to read comics. They just don’t get it.

Matt: Let’s get them a tablet, and Guided View, and we’ll just see what they like to read.

Jean-Luc: Yeah, perhaps that’s true. I don’t know.

Matt: I appreciate you guys taking the time out.

Guy: Thank you so much.

Matt: I’m really excited. Kara, I know, is super stoked about people like me learning more about French comics and reading French comics in English.

Kara: Yeah, lazy Americans won’t learn French. What is this?

Matt: Me… Yeah, us lazy Americans. [A single tear streams down Matt’s cheek.]

Kara: We’re making it easy for you. Now you have no excuse. Read the French books.

Matt: That’s right. Thanks very much, guys.

Jean-Luc: Thank you so much.

Guy: Thank you, thank you.

mardi 7 juillet 2015

Couverture alternative IRON SQUAD par Matteo Scalera

Pour fêter la sortie US des divisions de fer (IRON SQUAD) chez COMIXOLOGY !!!
IRON SQUAD Alternate cover by Matteo Scalera

quelque chose se prépare...

La valise est prête !

Welcome US Readers !!!

Nul n’est prophète dans son pays !
Le temps est venu de vérifier cet adage… enfin nous pouvons parler de ce qui se prépare depuis des mois dans le plus grand secret… Comme toute opération OVERLORD qui se respecte, nous avons attendu le D-Day dans le secret…Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à Paris, Toulon et New-York a cet événement ! je vous invite a surfer pour voir les interviews de Guy Delcourt expliquant les enjeux.
Après avoir approché le marché américain il y a quelques années avec la publication des premiers épisodes de Cross Fire chez MARVEL… on va passer à la vitesse supérieure.
Guy Delcourt, Jean Wacquet mon éditeur de toujours chez Soleil, les équipes du groupe Delcourt et les furieux de COMIXOLOGY mettent sur pied un plan ambitieux et sans précédent « d’invasion » du marché Américain.

A partir d'aujourd’hui les lecteurs de Comixology vont pouvoir se procurer sur le sol US et dans leur langue les premiers titres de cette première vague… et quelle vague !! : Le Wendigo de Adlard (Walking Dead) , Prométhée de Christophe Bec, Come Prima d’Alfred, du pénélope Bagieu et… deux de mes séries : Cross Fire rebaptisé SPIN ANGELS et les divisions de fer sous la traduction IRON SQUAD et ce n’est que le début d’une série de bonnes nouvelles qui devraient tomber en cascade à partir de … maintenant !!! Revenez régulièrement sur ce blog, il va rapidement devenir frénétique !!!

lundi 29 juin 2015

L'école est finie! Mais oui, mais oui ! (air connu)

Je suis donc en vacances de l'ECV Animation. 
Enfin "vacances" toutes relatives puisque mes activités de scénariste prennent donc le relai. 
Bonnes vacances à mes chers étudiants et bon vent a ceux qui viennent de quitter l’école pour partir à l’assaut des studios d’animations du monde (et d’Angoulême)! 

Activation du Blog.

Bienvenue...
Pendant longtemps, j’ai abandonné tout intérêt pour le bloguisme préférant l’interaction d’un Facebook. Mais toute l’agitation de ce réseau social me fait quelquefois regretter le calme d’un simple billet de blog que l’on prend le temps de rédiger.
Donc je pense entretenir ici, de temps en temps, quelques espaces pour mon métier (l’écriture et l’enseignement de la narration visuelle) et mes passions :
Ecriture, Animation, Cinéma, BD, Comics (oui je fais la différence entre BD et Comics), mais aussi Jeux (vidéo et de rôles …mes premiers métiers)
Il est aussi fort possible que je parle de Star Wars, en fait ce sera même o-bli-gé ! Et Mickey Mouse va également être un intervenant récurrent… (Comme le côté vert des éponges)
Avant sa véritable mise en service la semaine prochaine (et attendez vous à du lourd), je vais procéder a quelques posts « tests » histoire de me familiariser avec ce … truc.


Donc voilà… bienvenue !

Jean-Luc Sala